Violences gynécologiques et obstétricales
Les violences gynécologiques et obstétricales sont celles vécues par toute femme ou personne porteuse d’utérus à l’occasion de soins ou d’examen gynécologiques ou obstétricaux. Elles peuvent être causées par un.e médecin, une sage-femme, un.e infirmièr.e ou tout.e autre soignant.e.
Les violences obstétricales sont définies comme étant des violences que les parturient.es peuvent vivre aux alentours de la naissance.
Plus généralement, les violences gynécologiques sont, quant à elles, celles vécues par toute femme ou personne porteuse d’utérus à l’occasion de soins ou d’examen en lien avec la santé sexuelle et reproductive.
Les violences gynécologiques et obstétricales au centre des médias
Ces violences sont enfin sur le devant de la scène médiatique. En effet, de plus en plus de femmes osent parler des violences qu’elles ont subies à l’occasion de leur accouchement ou d’examens gynécologiques.
Durant longtemps, cependant, ce sujet est resté très tabou. Mais, grâce notamment au travail de Marie-Hélène Lahaye, juriste et blogueuse féministe, le sujet a pris de l’ampleur sur la place publique. Elle a, en effet, permis de médiatiser ce sujet.
Son livre, Accouchement, les femmes méritent mieux est une perle qui reprend de nombreuses informations belges et françaises (Marie-Hélène Lahaye, Accouchement, les femmes méritent mieux, Michalon Editeur, Paris, 2018).
Des violences de genre
Les violences gynécologiques et obstétricales sont au croisement des violences institutionnelles et des violences de genre. En effet, une part de ces violences est clairement liée au genre. La médecine est patriarcale. Elle ne fait pas exception au reste de la société. Par ailleurs, les conditions de travail des soignant.es imposent à tous et toutes des actes et des protocoles violents tant pour les soignant.es que pour les patient.es.
Se défendre face aux violences gynécologiques et obstétricales
Un manuel d’auto-défense en matière de santé sexuelle et reproductive a été rédigé et est disponible gratuitement moyennant les éventuels frais de port. Ce manuel, intitulé « Zones à défendre » a été rédigé conjointement par les associations Garance, Plateforme pour une naissance respectée, Bruxelles Laïque, Gacehpa, Femmes et Santé, WomenHelpWomen et Femmes de droit.
Par ailleurs, Marie-Hélène Lahaye a écrit un billet très complet qui reprend les différents moyens de porter plainte tant en France qu’en Belgique.
Miriam Ben Jattou
Références juridiques
- Loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient
- Code civil : art. 1382 : responsabilité civile
- Code pénal :
– art. 398 et suiv : coups et blessures
– art. 417 bis et suiv : torture
– art. 409 : mutilations sexuelles
– art. 395 : viol
Pour aller plus loin
- Marie accouche là – Blog de Marie-Hélène Lahaye dont Comment porter plainte pour violences obstétricales ?
- Marie-Hélène Lahaye, Accouchement, les femmes méritent mieux, Michalon Editeur, Paris, 2018
- Zones à défendre – manuel d’auto-défense en matière de santé sexuelle et reproductive (disponible en téléchargement gratuit et en version papier moyennant les éventuels frais de port si une remise en mains propres n’est pas possible. A ce sujet, contactez-nous.)
- Fonds des accidents médicaux
- Conseils provinciaux de l’ordre des médecins
- Union professionnelle des sages-femmes belges
- Recommandations de l’OMS sur les soins liés à l’accouchement
- Centre fédéral d’expertise de soins de santé : recommandations pour l’accouchement à bas risques
- Cochrane
- CIANE
- Gacehpa (groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant l’avortement)
- Garance
- Plateforme pour une naissance respectée
- Bruxelles Laïque
- Femmes et santé
- WomenHelpWomen