Centre de prise en charge des violences sexuelles

CPVS

Définition des CPVS

Un CPVS est un Centre de Prise en charge des victimes de Violences Sexuelles. Il s’agit d’un centre qui regroupe plusieurs professionnel.le.s qui peuvent prendre en charge les victimes de violences sexuelles. C’est une sorte de guichet unique. Il permet aux victimes de ne pas devoir se rendre à différentes adresses pour obtenir l’aide dont elles ont besoin.

Introduction

Lorsque des victimes de violences sexuelles souhaitent porter plainte, c’est souvent dans un long et difficile parcours qu’elles s’engagent.

Parfois, les policiers, mal ou trop peu formés, ne prennent pas les plaintes des victimes comme ils le devraient. Ils remettent alors en cause leur discours ou posent des questions parfois choquantes.

Cette expérience traumatisante pour les victimes est appelée « la double peine ».

En effet, en plus d’avoir subi des violences sexuelles, celles-ci subissent le manque de formation des inspecteurs de polices. Ces derniers n’hésitent parfois pas à leur faire croire que ce qui leur arrive est leur faute ou qu’elles l’ont bien cherché.

C’est pourquoi, un projet multidisciplinaire a vu le jour en 2017 en Belgique : Le centre de Prise en charge des Violences Sexuelles.

Ce centre constitue une avancée considérable pour les victimes de violences sexuelles. En effet, dans ce centre, la devise est que l’on croit les victimes en priorité.

Après la réussite du centre bruxellois en 2017, ce sont 9 autres centres qui ont ouvert (ou sont sur le point d’ouvrir), sous l’impulsion de Sarah Schlitz. Chaque Province est parée d’un CPVS, désormais.

Base légale des CPVS

En 2016, la Belgique a ratifié la Convention d’Istanbul. Ce traité international vise la prévention. Il lutte également contre toute forme de violences à l’égard des femmes.

Ce texte précise que ces centres d’urgence doivent être facilement accessibles et en nombre suffisant. Leur objectif est de dispenser aux victimes un examen médical et médico-légal, ainsi qu’un soutien lié aux traumatismes, mais également des conseils.

Les soins proposés en CPVS

Ces centres de prise en charge sont des lieux très importants pour les victimes. Loin de l’ambiance d’un hôpital, c’est un lieu où les victimes de violences peuvent trouver refuge 24h/24 et 7 jours /7.

Dans les CPVS, des soins sont offerts par des infirmièr.e.s légistes formé.e.s. Ils/elles travaillent étroitement avec des médecins urgentistes, des gynécologues, des urologues, des pédiatres, des gériatres ainsi que des psychiatres et psychologues. 

Il existe trois types de prises en charge :

  • – Une prise en charge psychologique d’urgence
  • – Une prise en charge médicale
  • – Une prise en charge médico-légale qui sert à prendre des preuves en photos, à évaluer les lésions et les blessures. Ces prélèvements peuvent être d’une grande utilité en termes de preuves au moment du procès.

C’est ainsi qu’au CPVS, une victime peut recevoir les soins suivants :

– Des soins médicaux, concernant les blessures et lésions mais également de toute conséquence physique, sexuelle ou reproductive.

– Un support psychologique : une première prise en charge psychologique explique comment faire face aux réactions normales après un évènement bouleversant, suivi d’un accompagnement psychologique par un psychologue du CPVS.

– Une enquête médico-légale : elle permet de constater les blessures et lésions pouvant servir de preuves le jour du procès.

– Le dépôt d’une plainte : si les victimes souhaitent porter plainte contre leurs agresseurs, des inspecteurs mœurs, spécialement formés pour ce type de plainte, font le déplacement jusqu’au CPVS pour recueillir les plaintes des victimes.

Quand se rendre au CPVS ?

Premièrement, si la violence sexuelle a été subi il y a moins d’une semaine, ou, dans les 72 heures, le CPVS effectuera les premiers soins médicaux, médico-légaux et psychologiques. Un dépôt de plainte auprès de l’inspecteur des mœurs peut également être effectué.

Si la violence sexuelle a eu lieu il y a plusieurs semaines mais moins d’un mois, le CPVS évaluera les possibilités en termes de soins médicaux, médico-légaux et psychologiques.

Un rendez-vous peut être pris avec la police au sein du centre si la victime souhaite déposer plainte.

Enfin, si la violence sexuelle a eu lieu il y a plus d’un mois, il est possible de prendre rendez-vous avec le CPVS. Durant le rendez-vous, seront examinées les possibilités en termes de soins médicaux, médico-légaux et psychologiques afin d’être orienté.e au mieux vers un service d’assistance et de soin existant.

Un rendez-vous peut être pris avec la police au sein du centre si la victime souhaite déposer plainte.

Comment prendre rendez-vous dans un CPVS ?

Les victimes de violences sexuelles peuvent se rendre directement dans un CPVS ou prendre rendez-vous par téléphone ou par mail.

Une personne de confiance peut également prendre rendez-vous pour la victime ou l’accompagner dans un des Centres.

Depuis 2017, le modèle a fait ses preuves et il existe aujourd’hui neuf centres de prise en charge en Belgique, notamment, à Bruxelles, Anvers, Charleroi, Gand, Louvain, Liège, Limbourg, Namur et à Roulers.

En effet, la prise en charge des victimes recevant des soins multidisciplinaires a prouvé que les chances de guérison étaient meilleures chez ces victimes. Cela leur permet ainsi de récupérer plus rapidement et d’amoindrir les chances de subir une nouvelle agression. C’est pourquoi l’OMS recommande que chaque victime reçoivent ce type de soins multidisciplinaires après une agression.

Depuis la création des premiers CPVS, presque 5000 victimes ont poussé la porte de ces centres.

Rachel Roetynck

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