Universalisme

Universalisme

Définition

Le féminisme universaliste est un mouvement apparu en Belgique et en France dans les années 1960. A l’époque, il est considéré comme “radical” puisqu’il revendique l’égalité stricte des droits entre les hommes et les femmes et remet en cause directement le système patriarcal.

Les différences biologiques entre les hommes et les femmes ne peuvent pas justifier les différences de traitement et de comportement. Affirmer qu’il existe une “nature féminine” sert à justifier le système patriarcal. Cette identité féminine est une construction sociale.

Les figures de proue de ce mouvement sont Simone de Beauvoir et Elisabeth Badinter.

Depuis les années 2000, les enjeux du mouvement se sont repositionnés sur le thème de la laïcité, une valeur fondamentale pour les universalistes.

En effet, les 3 religions monothéistes opprimeraient les femmes car elles reposeraient sur une logique patriarcale. Ainsi, les féministes universalistes s’opposent vivement au port du voile qui serait uniquement un élément de domination masculine.

Les féministes universalistes veulent également abolir la prostitution et sont contre le principe de réunion en « non-mixité raciale ». 

Les critiques contre le mouvement intersectionnel

Les féministes universalistes voient dans le mouvement intersectionnel, les dangers du communautarisme et d’un repli identitaire. Pour elles, il est possible de militer pour toutes les femmes du monde. Les intérêts collectifs des femmes passent avant celui des communautés. 

« Le féminisme intersectionnel met en avant les différences entre les femmes, insiste en permanence sur ce qui les sépare plutôt que sur ce qui les unit. Il nous empêche de créer une vraie solidarité ». Déborah Fort 

Ainsi, elles affirment dans une tribune publiée dans le journal Libération, le 3 mars 2019 :

« Face aux impostures décoloniales, indigénistes, racialistes, postmodernes… qui ne sont que récupération politique et instrumentalisation du féminisme, nous réaffirmons que la laïcité et l’universalisme sont des fondamentaux du féminisme. C’est la modernité politique, l’héritage des Lumières. »

Les critiques contre le féminisme universaliste 

Selon l’approche du féminisme intersectionnel, le féministe universaliste invisibilise les différences entre les femmes. Il considère LA femme et non pas LES femmes.

Les combats défendus par les universalistes concerneraient surtout les femmes blanches et non les personnes racisées.

En effet, les femmes racisées de Belgique ou de France subissent d’autres formes de dominations que des femmes blanches notamment dans des domaines qui concernent l’emploi, le logement, la santé ou l’éducation. Une femme noire ne vivra pas la même réalité qu’une femme blanche.

Pour les intersectionnalistes, le féminisme universalite serait donc ethnocentré et imposerait une vision occidentale de ce que doit être le féminisme.

Pour le site Street Press le féminisme universaliste n’a pas amélioré les conditions de vie des femmes racisées :

“Par exemple, il a permis aux femmes blanches d’aller investir les lieux professionnels où il y avait des hommes blancs. Et cette émancipation s’est faite par le don des tâches ménagères à des femmes immigrées, qui sont souvent diplômées dans leur pays d’origine et le font par défaut. Le féminisme a ainsi pu promouvoir indirectement la division raciale du travail et le capitalisme.”

Le débat sur le voile 

La question du voile cristallise les débats entre ces deux courants du féminisme.

Pour les universalistes, le voile serait un outil du système patriarcal pour asservir les femmes. Elles s’opposent donc au port du voile.

Pour le courant intersectionnel, le voile est un choix individuel. Il existe en effet des situations où des femmes sont obligées de le porter mais l’inverse est également vrai. Le voile ne devrait n’y être obligatoire, n’y être interdit. Le choix de la femme doit primer.  

« Que tu veuilles porter le voile ou que tu veuilles porter la mini-jupe, je pense que c’est là que les féministes doivent faire attention. Le droit d’exister tel qu’on est et de porter ce que l’on veut doit être porté par toutes les voix.” Yousra Dahry.

Louise Delette

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