La charge mentale, dans le domaine du travail, désigne l’astreinte ou le coût résultant des contraintes relatives à l’exigence d’une tâche.
Dans le domaine privé, la charge mentale désigne le coût résultant des contraintes liées à l’organisation de l’ensemble des tâches familiales et domestiques. Dans de nombreuses familles hétérosexuelles, cette charge incombe à la femme.
Ce concept a été popularisé par la dessinatrice Emma avec sa BD « Fallait demander ! » publiée en 2017.
Cette gestion créé un stress chez les femmes. Lorsque tout va bien, elles n’ont pas de reconnaissance de la société ou du compagnon. Si elles font des remarques, elles passent pour des rabat-joies. S’il y a une erreur, elles sont fautives. Par contre, si l’homme effectue une tâche, il s’attend à être remercié.
Par ailleurs, les hommes sont souvent surpris lorsque les femmes évoquent cette charge mentale. Ils plaident généralement l’incompétence voire l’ignorance de l’existence de certaines tâches ménagères.
Pour Emma, cette charge mentale s’explique par les automatismes que l’on acquiert depuis l’enfance, notamment en observant nos parents. Il s’agirait donc d’une intériorisation des rôles genrés.
La charge mentale s’alourdit lorsque le couple a un enfant.
En effet, lors du congé maternité, la femme apprend seule à gérer la maison et à s’occuper du bébé. Lorsque les enfants sont en bas âge, il y a une urgence dans les tâches ménagères qui empêche les femmes d’attendre que les hommes fassent leur part du travail.
Une fois que les habitudes sont prises dans le couple, il est très difficile de changer son fonctionnement et d’inverser la tendance. Un comportement souvent conseillé est d’essayer de lâcher prise et d’attendre que l’homme réalise qu’il est temps d’effectuer sa part.
Cette solution ne va cependant pas assez loin. Des associations féministes comme Femmes de Droit – Droits des Femmes militent pour un allongement du congé de coparentalité. En Belgique, ce congé est actuellement de 10 jours.
Grâce à cet allongement, les hommes auront plus de temps pour s’investir dans les tâches ménagères et dans l’éducation des enfants. Le but est de réduire la charge mentale des femmes ainsi que les discriminations à l’embauche qu’elles subissent.
Un changement de société est aussi nécessaire. Le fait que la vie domestique soit encore majoritairement prise en charge par les femmes ne devrait plus nous sembler normal.
Louise Delette