Le Secret
Quand il s’agit de faire de la prévention auprès des enfants par rapport aux violences, on se sent souvent démuni.e.s.
Pourtant, nos enfants ne sont pas à l’abri d’être victimes ou témoins de violences : à l’école, à travers le harcèlement scolaire, à la maison, à travers l’inceste ou d’autres violences intrafamiliales.
Mais, les auteur.e.s de violences rusent de stratagèmes pour obliger leurs victimes à garder le silence. Parmi ces stratagèmes, on retrouve le secret.
« Chut, c’est un secret », « ça reste entre nous », « n’en parle à personne ».
Les enfants sont alors tiraillés entre l’obligation de garder le silence sur le secret ou en parler pour soulager leur cœur.
C’est là qu’intervient la notion de vrai et de faux secret.
Un vrai secret est celui qui fait du bien, qui rend heureux ou heureuse. Par exemple, quand on organise une petite surprise en secret pour faire plaisir à quelqu’un.e.
Un faux secret, c’est celui qui fait du mal, qui nous fait nous sentir sale et minuscule. Celui-là n’est pas soumis au « serment du secret », le serment qui impose le silence.
Et parfois, on ignore si c’est un vrai ou un faux secret. Dans ces deux derniers cas, quoi qu’il arrive, on peut toujours parler de notre secret à un ou une adulte de confiance.
Voici donc l’histoire que nous nous proposons de raconter sous la plume d’Anne Piccin et Miriam Ben Jattou pour l’écriture et de Gayelle pour l’illustration.
Ce trio, qui se connait depuis longtemps, a pensé à chaque aspect qui entoure le secret, ses difficultés et ses sources de joie, pour les transmettre aux enfants d’une manière douce et sereine.
Ainsi, ce livre peut être mis entre toutes les mains sans aucune crainte.
C’est le pouvoir magique de cet outil de prévention : pour les enfants qui ne vivent aucune violence, il parlera des petits secrets qu’on échange entre ami.e.s. Pour les autres, il lèvera le voile sur le silence qui entoure les violences qu’ils ou elles vivent leur ouvrant la voie à la parole afin d’être écouté.e et protégé.e.
Par ailleurs, en fin de livre, un petit QRCode renvoie à une page de notre site web afin d’offrir des outils aux adultes lorsque les enfants dévoilent des violences mais aussi pour leur donner une grille d’animation pour ouvrir la discussion en groupe, que ce soit à l’école, en internat ou dans tout autre groupe d’enfants.
Notre campagne de Crowdfunding sur Ulule
Grâce à votre participation incroyable, nous avons réussi à vendre pas moins de 1.013 livres au cours de notre campagne de financement.
Un immense merci à tous et toutes.
Le livre vise à combler un manque dans les outils à destination des enfants concernant la prévention en matière de violences.
En effet, pour ouvrir le chemin de la parole des victimes et des témoins de violences, les enfants ont besoin de média adapté à leur âge et qu’ils/elles peuvent pleinement s’approprier.
C’est pourquoi le livre Le Secret a été pensé afin d’être accessible au plus grand nombre, tout en étant relativement inoffensif.
Par l’univers tout doux créé par Gayelle, les enfants s’immergent dans un monde imaginaire dans lequel ils/elles suivent deux personnages qui discutent sur la question du secret : qu’est-ce que c’est et qu’en fait-on ?
En remettant le secret à sa juste place, celle d’un échange doux et serein dans l’optique de créer de la joie, on court-circuite une des armes utilisées par les agresseur.e.s. En effet, les enfants victimes ou témoins de violences relatent souvent avoir été contraint.e.s au silence par le secret imposé par l’agresseur.e.
Ce livre sert donc de média aux enfants pour découvrir qu’ils/elles peuvent confier les violences dont ils/elles ont été victimes ou témoins.
A l’inverse, il peut aussi servir d’outil aux adultes en charge d’un groupe d’enfants pour ouvrir la parole de tous et toutes. Pour ce faire, une grille d’animation détaillée est disponible en fin d’ouvrage, via un QRCode qui renvoie directement vers une page de notre site internet et qui reprend tous les éléments importants afin de mener une activité de groupe autour du secret.
Ces animations sont l’occasion de lutter contre le harcèlement scolaire dont les victimes peuvent taire longtemps les dégâts subis. En effet, elles permettent au groupe de poser des mots sur des situations de la vie scolaire quotidienne et ainsi prendre conscience de l’impact de celles-ci sur chacun.e.
Les créatrices du projet
Gayelle est illustratrice indépendante féministe, habitant à Rochefort en Belgique. Maman de 4 enfants, elle a à cœur de représenter des thèmes peu présents dans le domaine de l’édition, comme l’accouchement respecté ou encore l’allaitement.
Tayiam est le nom d’artiste de Miriam Ben Jattou. Elle est juriste, féministe, doula, spécialisée dans les violences commises sur les femmes et les enfants, notamment les violences gynécologiques et obstétricales et les violences sexuelles, dont l’inceste. Maman de 2 enfants, elle habite Ciney et travaille principalement à Namur et Bruxelles. Elle tient également un blog testimonial qui aborde le sujet de l’inceste Tayiam.
Avec le soutien de
Bruxelles Prévention et Sécurité
La Région wallonne
La Commission communautaire française
