Pourquoi ai-je voulu fonder Femmes de Droit ?
Juriste et jeune maman, j’ai ressenti le besoin de donner plus de sens à mon travail lors de la naissance de ma fille ainée, en 2013.
Je me suis, dès lors, formée comme Doula et comme Monitrice de portage.En parallèle, j’ai suivi la formation de La Leche League pour devenir animatrice en allaitement. Malheureusement, pour des raisons de santé, je ne finalise pas la dernière étape de cette formation pourtant si chère à mon coeur.
J’avais alors pour objectif d’accompagner les parents, et en particulier les femmes, sur leur chemin de la parentalité. Je souhaitais leur redonner le pouvoir de prendre des décisions qui leur correspondent.
A cette période, j’exerçais la profession de juriste dans une administration fédérale.
J’ai commencé à accompagner des femmes de manière bénévole. Elles connaissaient ma double casquette de bénévole et de juriste. Rapidement, elles ont posé des questions sur leurs droits, pour lesquelles je n’avais aucune idée de la réponse. Il faut dire que ce n’étaient pas des matières que l’université m’avait enseignées.
Cependant, forte de ma formation de juriste, je savais comment mener efficacement une recherche juridique.
Malheureusement, ces recherches étaient souvent infructueuses quand il s’agissait de répondre à des questions qui ne concernaient que les femmes…
C’es ainsi qu’au fur et à mesure de mon parcours, je me suis intéressée de plus près aux questions juridiques relevant des droits des mères. Notamment dans le domaine obstétrical.
Il n’en fallait pas plus pour que je lie ces deux domaines et choisisse de me spécialiser dans les droits des femmes.
En effet, ceci me permet de mettre en pratique les différents cours que j’ai suivi durant mes études universitaires au sein de l’U.L.B. (Master terminé avec Distinction) et après mon cursus , notamment le cours « Egalité entre les travailleurs masculins et féminins » dispensé par le brillant professeur Jean Jacqmain.
La genèse de Femmes de Droit
En 2015, le projet « Femmes de droit » prend forme.
Je collabore avec une amie et collègue juriste. Nous développons l’idée de créer une association en lien avec les droits des femmes.
Grâce au soutien de Credal, nous réfléchissons à la meilleure façon de développer cette idée.
Durant la phase de développement, mon amie s’éloigne du projet pour des raisons familiales et personnelles. Je reprends seule les rennes.
Au cours de l’année 2016, commencent les premières consultances. Le rythme de ces dernières s’intensifie dès 2017. C’est alors que débutent les permanences juridiques à la Maison des Femmes de Schaerbeek.
Au cours de l’année 2017, je rédige les statuts, aidée par ma famille et mes amies.
Le 1er janvier 2018, nous signons officiellement les statuts. L’asbl est créé.Les statuts sont publiés en mars 2018.
Très rapidement, des petites mains bénévoles viennent agrandir l’équipe en cours de route.
Nous introduisons moults demandes de financement. Mais, aucune n’aboutit.
Cependant, nous continuons à découvrir le tissu associatif belge. Dès lors, je rencontre de belles personnes et de chouettes associations. Nous collaborons sur de nombreux projets.
Mais, je ne suis pas payée pour tout le travail bénévole que ça représente.
Ma dépression
Malheureusement, à l’été 2018, ma santé mentale se dégrade fortement. Suite à la reviviscence de souvenirs traumatiques, je tombe en dépression profonde.
J’ai la chance d’être entourée de gens merveilleux qui m’aident et me soutiennent au mieux. Je soigne une partie de mon trauma à travers le travail que j’effectue pour Femmes de Droit.
J’approfondis les questions de violences sexuelles commises contre les enfants. C’est ainsi que je comprends mieux ce qui m’est arrivé. Et cela me confère une expertise sur le sujet que j’ai à coeur d’utiliser pour aider à mon tour d’autres personnes.
Financement de l’association
Dès 2018, nous recevons des dons et des soutiens financiers de personnes qui souhaitent participer à leur échelle.
Mais, cela ne suffit pas.
En 2021, nous lançons un cri du coeur. Nous dénonçons les multiples appels à projet que nous complétons et qui n’aboutissent à rien.
En décembre 2021, deux institutions décident de nous soutenir.
C’est ainsi qu’en 2022 nous pouvons louer nos premiers locaux. Jusqu’alors, chaque bénévole travaillait de chez elle. Et j’accueillais chez moi les stagiaires, dans une pièce dédiée à l’association.
Nous pendons la crémaillère en avril 2022.
Et à partir de mars 2023, nous bénéficions d’un financement suffisant pour embaucher nos deux premières employées à mi-temps : Juliette et moi.
En mai 2023, Linda rejoint l’équipe à son tour.
Miriam Ben Jattou
Je m’appelle Miriam Ben Jattou. Mon nom d’artiste est Tayiam.
J’ai toujours eu à coeur de défendre les causes qui me sont chères. C’est pourquoi j’ai voulu fonder l’association Femmes de Droit.
Aujourd’hui, je suis maman de deux enfants. J’ai également été famille d’accueil précédemment. Sans doute, je reprendrai les accueils quand mes filles auront grandi.
Féministe convaincue, je développe des valeurs d’écologie et d’anarchie. Je reste, néanmoins, consciente de ne pas vivre dans cette utopie. Cela implique des concessions à divers niveaux qui ne sont pas toujours facile à accepter pour moi.
Au sein de l’association, je gère la Direction. Cela concerne tant la gestion globale de l’association que les ressources humaines, la communication ou la trésorerie.
Je continue à travailler sur les dossiers de fond. Il s’agit essentiellement des actions qui concernent les violences sexuelles et les violences médicales.