Ecriture inclusive

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Définition

L’écriture inclusive est un ensemble de règles et de pratiques visant à supprimer le sexisme présent dans la langue française et plus généralement dans la société. Cela passe par l’usage d’un vocabulaire, d’une syntaxe et d’une grammaire spécifique.

Règles

Il existe différentes façons de mettre en oeuvre ces principes. Nous tentons, dès que nous en avons conscience, d’appliquer certaines de ces règles afin que l’ensemble des textes de ce site soient en écriture inclusive. Voici les règles que nous avons choisi d’appliquer :

  • La féminisation des noms de métiers
  • L’usage de terme neutre : remplacer « Hommes » par « humains » à chaque fois que le mot est utilisé dans ce sens-là
  • Utiliser un point bas ou un tiret* pour marquer le féminin lorsque le mot se prononce de la même manière dans les deux genres ou lorsque le lien entre le féminin et le masculin se lit facilement à l’oral (ex : auteur.e** ou agent.e) (tout comme on utilise des parenthèses dans l’écriture non inclusive en réalité);
  • La suppression de la règle “le masculin l’emporte sur le féminin”
  • Nommer les deux genres du mot lorsque c’est trop différent à l’oral en les plaçant par ordre alphabétique de préférence (ex : celles et ceux ; les accompagnateurs et accompagnatrices; les auteurs et les autrices**);
  • Utiliser certains mots inventés pour marquer l’ensemble féminin et masculin (ex : celleux au lieux de celles et ceux).

*  Nous choisissons de ne pas utiliser le point médian car il est moins lisible pour les personnes dyslexiques et n’est pas lu par les logiciels de lecture pour les personnes qui en ont besoin.

** Certaines personnes préfèrent le mot « auteure » et d’autres le mot « autrice » pour le féminin du mot « auteur ». Nous n’avons pas de préférence et utilisons l’un ou l’autre mot en fonction des circonstances et de l’humeur du moment.

Un peu d’histoire… 

Jusqu’à l’invention de l’imprimerie, il n’existait pas en France de règles spécifiques de grammaire et d’orthographe. Charque région avait son propre dialecte et de nombreux écrivain-e-s avaient même leur propre orthographe.

De plus, il y avait une certaine équitabilité entre le masculin et le féminin. Par exemple, on ne disait pas “il pleut” mais “ça pleut”. Par ailleurs, on retrouve des traces du terme « autrice » dès le premier siècle après Jésus-Christ. 

Suite à l’invention de l’imprimerie , le clergé et les nobles ont considéré l’écriture comme un forme de pouvoir et une manière de se différencier du reste de la population. 

En 1634, l’Académie française est créée par Richelieu. Elle est chargée de définir les règles d’une langue française unifiée. Ainsi, l’Académie étant composée exclusivement d’hommes (et cela jusqu’en 1981), la langue française se complexifie et se masculinise.

« L’orthographe servira à distinguer les gens de lettres des ignorants et des simples femmes ». Dictionnaire de l’Académie, Eudes de Mézeray, 1660.

C’est notamment à cette époque que s’instaure la règle de supériorité du masculin sur le féminin. Le masculin est également censé être le genre neutre puisqu’un tel genre n’existe pas en français (contrairement au “it” de l’anglais par exemple). Les noms de métiers au féminin sont bannis.

On observe ainsi que la langue française a été institutionnalisée par quelques hommes puissants, voulant renforcer un pouvoir centralisé en France, en écrasant les langues régionales et en le réservant aux classes dominantes. 

Critiques 

L’écriture inclusive fait beaucoup parler d’elle en ce moment. Et c’est une bonne chose car la remise en question des règles de la langue française va de pair avec la remise en question de la place des femmes dans la société.

On craint les possibles difficultés d’apprentissage de la lecture pour les enfants. On critique également sa laideur, son illisibilité et ses difficultés de prononciation. L’Acédémie française affirme ainsi que l’écriture inclusive « met en péril » la langue française.

Pourtant, beaucoup argumentent que cette écriture, bien comprise, peut se faire avec bon sens et cela, sans dénaturer le texte. Il ne s’agit pas seulement de féminiser chaque mot. 

Lors de l’apprentissage de la lecture, les petites filles auront plus de facilités à se sentir concernées et à s’identifier à des rôles et des métiers traditionnellement réservés aux hommes.

De plus, comme l’explique la linguiste française Fabienne Baider, plus cette écriture sera utilisée, plus elle sera acceptée. Il y a encore peu de temps, l’emploi du féminin pour certaines fonctions semblait impossible mais c’est aujourd’hui de plus en plus employé.

On reproche également la perte de liberté d’écriture. Rappelons, cependant, que cette liberté est déjà entâchée par les règles complexes de grammaire et d’orthographe. De plus, beaucoup de féministes militent pour l’emploi de l’écriture inclusive dans les textes publics et non pas pour imposer ces règles aux textes d’écrivains.

Enfin, d’autres affirment que l’écriture inclusive se base sur une vision binaire de la société et obligerait les individus à se reconnaître obligatoirement comme homme ou femme. Ce problème a été résolu par les féministes d’Amérique Latine et d’Espagne qui utilisent le “x” par exemple, “companerxs” ou « amigx ».

 

Miriam Ben Jattou  et Louise Delette

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