Garde alternée de l’enfant avec un père violent

garde alternée en cas de violences

Garde alternée de l’enfant avec un père violent

La prélogie de la justice

Lorsqu’il y a de la violence conjugale dans une famille, les enfants en sont aussi victimes.

Une fois le divorce prononcé, les enfants ne sont pas traité.e.s comme des victimes, mais plutôt comme des témoins extérieurs, qui n’ont rien avoir avec le couple.

Toutes les décisions prises vont être « dans leur intérêt », pour ne pas briser le lien entre père-fille/fils. Les auteur.e.s sont dans la majorité des cas des hommes et les victimes des femmes.

Le parent violent garde un droit sur l’enfant. Même en cas d’ordonnance de protection ou le retrait de l’autorité parentale, celui-ci a le droit de savoir ou son ex-compagne habite.

Dans beaucoup d’affaires de divorce, il y a une séparation entre la relation conjugale et la relation parentale.  La justice laisse l’autorité parentale à une personne violente, du fait qu’il est le père. 

Il y a à remettre en question la notion de parent. Ce n’est pas parce qu’une femme et un homme ont eu un enfant qu’ils sont père et mère, et ont le droit ultime sur leurs enfants.

Il y a beaucoup de conséquences pour l’enfant qui grandit dans une famille avec de la violence : l’enfant peut-être victime directe de la violence, « ces impacts peuvent être asymptomatiques, psychologiques, comportementaux, relationnels, physiques… »

Ces enfants sont sujet.te.s de 10 à 17 fois plus de trouble affectifs et comportementaux comme la dépression, l’anxiété, le repli sur soi, le refus d’aller à l’école, l’angoisse de séparation vis-à-vis de la mère, agressivité, la reproduction de la violence

Ils/elles peuvent présenter un syndrome de stress post-traumatique (60 %). D’une certaine manière, ils/elles sont confronté.e.s à la mortalité, car la plupart des violences conjugales se terminent en féminicide. 

La cause de ces effets négatifs auxquels l’enfant est exposé.e provient du parent violent. Pourtant on le/la laisse conserver un droit de visite, une garde alternée… sur le simple fait qu’il est le père.

Cela signifie quoi ? Être parent donne une certaine protection face à la justice ? Un droit sur l’enfant ?

Aucune dissociation doit être faite entre l’homme violent et le rôle de père. C’est une même personne qu’il soit père, juge, oncle… peu importe ça reste une personne violente et dangereuse, et son autorité parentale doit lui être retirée.

Les enfants sont des victimes, même s’il n’y a pas de violence physique directe.

De plus, dans la Convention internationale des droits de l’enfant, il est mentionné que l’enfant doit être protégé.e de toute forme de violence. Or le/la confier à une personne qualifiée et reconnue de violente n’est-elle pas dangereuse ? Sous prétexte que c’est son parent ? Comment peut-on affirmer qu’une personne violente avec son épouse ne le sera pas avec son enfant ?

En connaissant les chiffres, dans plus de 40% des situations de violences entre partenaires, les enfants sont témoins de ces actes violents sur un de leurs parents. 48,8% des enfants sont présent.e.s dans des situations de « violences graves » et 43,2% dans des situations « très grave ». Même entre conjoint séparés, dans plus de 56% des cas, les violences sont exposées aux enfants. 40% des enfants subissent des violences physiques de la part du parent violent.

Alors pourquoi davantage exposer ces enfants à un haut risque de violence ?

Le lien parent enfants est-il plus important que la sécurité de celui-ci/celle-ci ?

Anticiper que l’enfant risque de souffrir de l’absence d’un parent (casser le lien) prime sur sa sécurité ?

Layna Fahim

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