Guerre en Ukraine et brutalités faites aux femmes

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La situation des femmes en Ukraine : conflit, déplacement et droits reproductifs

Le contexte de la guerre en Ukraine et les droits des femmes

L’agression militaire russe contre l’Ukraine a commencé il y a plus de 1000 jours. La plupart des médias commentent et analysent largement ce conflit.

En effet, on compte les mort.e.s sur le front. On tient les comptes des aides envoyées à l’Ukraine. Et on imagine les stratégies futures.

En revanche, ce dont on entend moins parler, c’est le coût particulièrement important de cette guerre pour les Ukrainiennes.

En effet, en période de conflit, la vulnérabilité des femmes s’intensifie très spécifiquement.

Dans cet article, nous allons donc évoquer la situation spécifique des femmes en Ukraine.

Toutefois, les violences genrées qui existent dans le cadre de cette guerre existent dans toutes les guerres en cours.

En fuyant la violence, les femmes et les filles ukrainiennes affrontent des obstacles juridiques et culturels complexes. Ces derniers menacent leurs droits fondamentaux. C’est particulièrement le cas en matière de santé sexuelle et reproductive.

Un accès limité à l’avortement

L’un des problèmes majeurs est l’accès limité à l’avortement sécurisé pour les femmes réfugiées ukrainiennes dans des pays comme la Pologne.

En effet, en Pologne, des lois strictes restreignent fortement l’accès aux soins d’avortement. Même lorsque ces femmes sont victimes de viols ou de violences sexuelles, beaucoup ne peuvent pas interrompre leur grossesse. En effet, des barrières légales et un stigmate social entourent l’avortement.

Cette situation constitue une grave violation de leur droit à l’autonomie corporelle et à l’autodétermination reproductive.

De plus, cela aggrave considérablement les traumatismes qu’elles ont déjà subis.

Une vulnérabilité importante des femmes face aux réseaux de traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle

En outre, le déplacement des femmes et des enfants ukrainiens les expose à des risques d’exploitation par des trafiquants d’êtres humains et des prédateurs de l’industrie du sexe.

Des rapports indiquent que des acheteurs de services sexuels cherchent à profiter de la détresse de ces réfugiées. Il s’agit en général de proxénètes et de groupes militant pour le travail du sexe.

Ainsi, leur vulnérabilité à la violence et à l’exploitation augmente significativement.

Dès lors, la communauté internationale doit agir de toute urgence pour protéger les droits et le bien-être de ces populations fragilisées.

Répondre à la situation des femmes ukrainiennes nécessite une approche globale.

En effet, il est essentiel de déployer des protections juridiques renforcées, des services de soutien complets et une véritable lutte contre les structures patriarcales qui favorisent ces violations.

Au fond, ce qui est en jeu c’est la défense des droits fondamentaux et de la dignité de toutes les femmes.

Or ce socle permettra d’avoir les ressources pour défendre efficacement les droits des femmes en temps de crise.

L’impact de la guerre sur les droits des femmes en Ukraine : la violence sexuelle comme arme systématique dans le conflit russo-ukrainien

Une arme de guerre : le viol

Comme dans toutes les guerres, la violence sexuelle devient une stratégie délibérée employée par l’agresseur. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne fait pas exception.

Le viol est loin d’être un crime de guerre accidentel. La Russie l’utilise comme un outil calculé de terreur et de domination.

Cette utilisation stratégique de la violence sexuelle constitue une violation flagrante des conventions internationales.

En effet, le droit international interdit explicitement de telles tactiques, au même titre que les armes chimiques ou les mines antipersonnelles.

Les femmes, symboles de résistance

Ces crimes sexuels répandus témoignent d’un effort coordonné visant à traumatiser et déstabiliser les communautés ukrainiennes.

En effet, on cible les femmes en tant qu’individus, d’une part. Mais, d’autre part, on les cible aussi comme symboles de résistance collective et de l’intégrité culturelle du pays.

En instrumentalisant la violence sexuelle, les forces russes infligent des dommages psychologiques et sociaux profonds. Ces agressions dépassent l’impact physique immédiat.

En effet, elles attaquent le tissu social de la société ukrainienne. De plus, elles provoquent un traumatisme durable. Or, ce dernier affectera les générations futures.

Les risques accrus pour les femmes à cause de la guerre en Ukraine

L’invasion russe a des conséquences dévastatrices sur les droits et la vie des femmes en Ukraine.

Elles sont confrontées à des risques accrus de violences sexuelles, dont le viol. Pour rappel, on utilise ce dernier comme arme de guerre.

Par ailleurs, l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive est gravement perturbé. Dès lors, cela place les femmes enceintes et les jeunes mères dans une situation de danger imminent.

Au cœur de cette crise humanitaire, les femmes ukrainiennes se retrouvent dans une position extrêmement vulnérable. En effet, elles subissent à la fois les horreurs de la guerre et des violations flagrantes de leurs droits fondamentaux.

Face à ce conflit, il faut que la communauté internationale prenne en compte les besoins spécifiques des femmes ukrainiennes.

Leurs droits doivent être priorisés et protégés afin de répondre à cette crise humanitaire. En effet, c’est essentiel pour mettre fin à ces pratiques barbares que subissent les femmes parce qu’elles sont femmes.

La fragilité de la protection de la santé sexuelle des femmes en temps de guerre

La situation des femmes ukrainiennes réfugiées souligne un point important. Il faut renforcer les mécanismes qui garantissent l’autonomie sexuelle et reproductive des femmes. De fait, cela s’avère d’autant plus important en période de conflit armé et de crise humanitaire.

Certes, nous avons de robustes normes juridiques internationales. Mais, leur application reste insuffisante. En effet, il manque une mise en œuvre efficace et un engagement ferme pour protéger l’intégrité corporelle et l’autodétermination des femmes. Dès lors, les violations de leurs droits perdurent.

Au-delà des conséquences sur les individus, l’absence de protections complètes et de services de soutien pour les survivantes de violences sexuelles en contexte de conflit a des implications plus larges.

Il faut briser le silence qui entoure les violences fondées sur le genre et la culture du viol dans les discussions sur la guerre et la géopolitique.

Ces atrocités, souvent ignorées, ont des conséquences sociales désastreuses sur des sociétés déjà fragilisées par la guerre.

Or, il est urgent d’agir pour défendre les droits humains des femmes ukrainiennes.

Dans le cas contraire, leurs souffrances risquent de s’aggraver à la fois du fait des violences de l’État agresseur et du fait du manque de soutien des pays d’accueil.

Précarité économique et marginalisation des femmes en Ukraine

L’invasion russe de l’Ukraine montre l’influence disproportionnée des conflits armés sur les femmes. En effet, elles sont systématiquement vulnérabilisées.

Selon l’Organisation pour les migrations, plus de 7,7 millions de personnes ont été déplacées en Ukraine. Or, la grande majorité d’entre elles sont des femmes et des enfants.

Ces femmes affrontent des défis complexes, bien au-delà des menaces physiques immédiates. Parmi ces défis, on compte des risques augmentés de violences sexuelles, de traite des êtres humains, de marginalisation économique et de traumatismes psychologiques.

Une vulnérabilisation genrée

Le conflit a plongé les femmes dans une vulnérabilité sans précédent en Ukraine.

Beaucoup subissent un déplacement forcé. Certaines perdent leur autonomie économique. D’autres restent exposées à des menaces persistantes contre leur sécurité personnelle. Parfois, les trois en même temps.

Des études ont montré que les femmes portent aussi un fardeau économique plus important. En effet, elles ont plus de risques de se retrouver dans des situations de précarité énergétique, d’insécurité alimentaire et de chômage soudain.

Ainsi, la guerre a cruellement souligné la dimension genrée des conflits.

Par ailleurs, les femmes sont à la fois victimes, survivantes et actrices clés de la résilience communautaire. Pourtant, on les exclut systématiquement des processus de décision concernant la résolution du conflit et la reconstruction. Et ce, malgré leur rôle essentiel dans la survie et la cohésion sociale.

En outre, nous constatons que deux tiers des bénéficiaires d’aides sociales sont des femmes. Cela montre que les perturbations financières et énergétiques les touchent particulièrement durement.

De plus, les minorités, comme les femmes LGBTQIA+, font face à des défis spécifiques. Par exemple, les femmes transgenres rencontrent des obstacles uniques tels que les restrictions de voyage liées à la mobilisation militaire.

Ces pressions intersectionnelles menacent non seulement la survie individuelle mais aussi les progrès sociaux réalisés par l’Ukraine avant le conflit.

La résilience des femmes en Ukraine

Malgré les horreurs de la guerre, les femmes ukrainiennes se sont affirmées comme des actrices de résistance et de transformation.

Ainsi, elles défient les récits patriarcaux. Pourtant, ceux-ci ne cessent de les marginaliser historiquement durant les conflits.

Mais, leur activisme persévérant et leur rôle dans le soutien communautaire montrent qu’elles sont centrales dans la lutte nationale.

Par leur courage et leur organisation, elles redéfinissent l’expérience féminine en temps de guerre. Elles passent ainsi de victimes passives à contributrices actives.

Pour garantir une véritable justice sociale et la reconstruire durablement, il est impératif de reconnaître et de répondre aux besoins spécifiques des femmes dans ces contextes de guerre.

Les blessures invisibles : le traumatisme psychologique des femmes en temps de guerre en Ukraine

L’invasion russe de l’Ukraine a infligé des blessures psychologiques profondes aux femmes. En effet, des recherches documentent les graves conséquences sur leur santé mentale. Ainsi, des études montrent que les femmes ukrainiennes subissent des niveaux significativement plus élevés de traumatismes liés à la guerre, d’anxiété et de trouble de stress post-traumatique (TSPT) par rapport aux hommes.

Cette souffrance s’aggrave par des déplacements multiples, la séparation d’êtres chers, une peur constante et la destruction des réseaux de soutien.

Les jeunes femmes adultes sont particulièrement vulnérables. En effet, elles présentent des symptômes plus importants d’insomnie et des manifestations de TSPT.

Par conséquent, ces traumatismes nécessiteront des interventions de santé mentale à long terme. La réponse thérapeutique doit être à la hauteur. Sans des soins adaptés, les troubles de santé mentale risquent d’affecter durablement toute une génération et celles qui succéderont.

Conclusion

Reprendre le contrôle : la résilience des femmes en Ukraine et une paix inclusive

La guerre met en évidence les disparités de genre dans les processus de résolution des conflits et de reconstruction.

Les femmes ukrainiennes, bien qu’elles fassent preuve d’une résilience remarquable, sont systématiquement exclues des discussions critiques sur l’avenir du pays.

Or, une paix véritable exige leur inclusion, que ce soit dans les négociations ou les plans de reconstruction.

Cela implique donc la mise en place de systèmes de soutien solides, de services de santé mentale, des programmes d’autonomisation économique et des mécanismes formels pour leur participation politique.

Le poids genré de la guerre : les luttes incessantes des femmes ukrainiennes

L’invasion russe a révélé l’impact genré de la guerre. En effet, celle-ci expose les femmes ukrainiennes à des violences sexuelles, des risques augmentés de traite et une marginalisation économique.

Cette guerre menace leur survie physique, tout en infligeant des traumatismes psychologiques profonds et en détruisant leurs droits sociaux.

La communauté internationale doit intégrer ces dimensions genrées dans ses réponses. Et cela implique de reconnaître les femmes comme des actrices clés dans la reconstruction nationale.

Agir : responsabilité et solidarité pour les droits des femmes en Ukraine

L’urgence est d’assurer la protection complète des droits des femmes ukrainiennes.

Cela passe par le renforcement des cadres juridiques internationaux pour traduire les responsables en justice. Mais, cela passe aussi par la mise en place de services de soutien complets pour les réfugiées.

La solidarité internationale doit se traduire par un engagement concret. Seul ce dernier permettra de garantir leur autonomie reproductive.

La réponse de soutien internationale doit également garantir leur intégrité physique et psychologique, même en temps de guerre.

Eliane Le Bihan

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