La dure réalité des violences

Certains jours, pour ne pas dire tous, j’aimerais avoir tort.

J’aimerais, des fois, que les masculinistes aient raison, qu’il n’y ait pas tant de viol, que l’inceste soit vraiment marginal, que les femmes et les enfants ne subissent presque pas de violences.

J’aimerais.

Vraiment.

Parce que la vérité est dure. Elle est froide. Violente.

Elle ne prend pas de gants.

Elle est cinglante.

Entre deux et quatre enfants victimes de violences sexuelles dans chaque classe de chaque école du pays.

Comme j’aimerais que ce soit faux. Comme j’aimerais être stupide ou ignorante.

Ou, à l’inverse : comme j’aimerais que tout le monde sache ce que je sais.

Parce que je ne peux pas croire qu’on sache ce que je sais et qu’on n’agisse pas.

Si tout le monde connaissait la réalité des violences, je ne peux qu’espérer que les choses changeraient enfin.

Alors, j’essaie, à ma petite échelle de faire connaître cette vérité, aussi rude soit-elle.

Mais, j’ai le sentiment de me battre contre des moulins à vent. Je vois bien que ces vérités dérangent. Nul.le n’a envie d’y croire. On préfère se bercer d’illusions.

Et je comprends. Vraiment.

Parce que moi aussi, j’aimerais me bercer de douces illusions et ne pas voir la cruauté du monde qui m’entoure.

Mais, j’ai ouvert la brèche. Je ne peux plus la refermer.

Suis-je vilaine de vouloir ouvrir cette brèche à tous et toutes ? Parce que je sais que la vérité est souffrante. Est-ce vraiment adéquat d’informer sur tout ça ?

Pourtant, si on veut faire changer les choses, je ne vois pas comment faire autrement.

Alors, je continue, à ma toute mini riquiqui échelle, de me battre. Encore et encore.

Peut-être qu’ainsi, mes filles et toutes leurs ami.e.s seront épargné.e.s de ces violences parce qu’elles auront disparus ?

Miriam Ben Jattou

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