Harcèlement de rue

harcèlement de rue

Définition

Le harcèlement de rue est un harcèlement sexuel se déroulant dans l’espace public (rues, transports, lieux publics,…). Cela passe souvent par des interpellations verbales intimidantes, insistantes, irrespectueuses, menaçantes ou même insultantes en raison du genre, de l’orientation sexuelle, de la couleur de peau, de la situation de handicap…

Selon une étude de l’association Plan International, 91% des filles et 28 % des garçons interrogé.e.s ont déjà subi un harcèlement de rue.

Les transports en commun

Dans le rapport remis en 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, en France, 100% des usagères des transports en commun y ont subi un harcèlement ou une agression sexuelle au cours de leur vie.

Que dit la loi ?

En Belgique

Le harcèlement

Un fait est qualifié de harcèlement lorsque quelqu’un aura harcelé une personne alors qu’il savait ou aurait dû savoir qu’il affecterait gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée.

Il est puni d’une peine d’emprisonnement de quinze jours à deux ans et d’une amende de 50 euros à 300 euros, ou de l’une de ces peines seulement.

Le sexisme

En Belgique, le sexisme de rue est défini par la loi du 22 mai 2014. Il est punissable d’une peine de prison de 1 mois à 1 an et/ou d’une amende de 50 à 1000 euros.

Pour qu’un comportement soit sexiste, il doit cumuler les caractéristiques suivantes
1. Un geste ou un comportement ;
2. dans des circonstances publiques ;
3. manifestement pour objet d’exprimer un mépris, en raison de son/leur sexe ;
4. avec pour conséquence une atteinte grave à la dignité de cette/ces personnes ;
5. à l’égard d’une ou plusieurs personnes déterminées et identifiables.

Circonstances publiques

Les circonstances publiques sont soit :
– dans des réunions ou lieux publics ;
– en présence de plusieurs individus, dans un lieu non public, mais ouvert à un certain nombre de personnes ayant le droit de s’y assembler ou de le fréquenter ;
– dans un lieu quelconque, en présence de la personne offensée et devant témoins ;
– par des écrits imprimés ou non, des images ou des emblèmes affichées, distribuées ou vendues, mises en vente ou exposées aux regards du public ;
– par des écrits non rendus publics, mais adressés ou communiqués à plusieurs personnes.

En France

L’outrage sexiste (harcèlement de rue)

Un outrage sexiste est une imposition à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Ce fait est puni de 750 euros et de 1500 euros si circonstances aggravantes.

Le harcèlement sexuel

Première définition

Le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Deuxième définition

Acte unique ou répété ou on use de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle.

Ces deux types de faits sont puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende et jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende en cas de circonstances aggravantes.

(Source : Code pénal Français)

Drague ou harcèlement sexuel : la différence

La drague consiste en un jeu de séduction qui va de pair avec le consentement. C’est l’expression polie de son envie de connaître une personne ou de la revoir, dans un contexte adapté en respectant son éventuel refus. Si la personne refuse de continuer l’échange et que la drague se fait de plus en plus insistante, il s’agit alors de harcèlement sexuel. Il n’est pas interdit de complimenter quelqu’un.e si c’est dans le respect et si la personne est réceptive.

Consentement

Pour conclure, la différence entre la drague et le harcèlement c’est le consentement. Il faut garder à l’esprit que les femmes se font quotidiennement interpeller dans la rue. C’est pourquoi, aborder une femme dans la rue qui n’a rien demandé, même pour lui faire un compliment, peut être une source d’inquiétude et de peur chez de nombreuses personnes.

Récapitulatif des comportements : drague, harcèlement ou agression ?

 
 

Quelles conséquences pour la victime ?

Après un harcèlement sexuel, la victime peut subir des conséquences physiques, psychologiques et comportementales.

De manière générale, toutes les femmes s’habituent quotidiennement à appliquer des stratégies d’évitement, par exemple, changer de vêtements, de trajets, ou sortir accompagnée. Ces stratégies sont des charges mentales qui pèsent sur le quotidien des femmes et ne sont pas normales.

Les conséquences physiques peuvent être des traumatismes physiques, de la fatigue, des douleurs, des troubles du sommeil, des troubles de l’appétit et de la digestion, des dysfonctionnements hormonaux, de l’hyper-tension artérielle, des marques corporelles, etc.

Par ailleurs, pour les conséquences psychologiques, il est question de stress, d’anxiété, de repli sur soi, d’isolement, de dépression, voir même d’idées suicidaires. Plusieurs sentiments peuvent se développer comme le sentiment d’insécurité, de honte, de culpabilité, de dévalorisation, etc.

Parfois, le harcèlement ou l’agression peuvent aussi pousser la victime à consommer des substances comme de l’alcool, du tabac, des médicaments,… Ce sont les conséquences comportementales.
Certaines victimes développent une mémoire traumatique.

Comment réagir ?

Si je suis victime

Plusieurs réactions sont possibles face à une situation de harcèlement.

Je peux :
ignorer la personne,
• me confronter à elle en exprimant mon désaccord,
interpeller des passant.e.s pour me sentir en sécurité et qu’ils ou elles m’aident dans cette situation.

Par la suite, je pourrai aussi porter plainte, en ligne, au commissariat ou en envoyant une lettre directement au procureur.

Numéros si on a été victime de violence sexuelle :

En Belgique

Pour une urgence

• le 101 pour une situation nécessitant une intervention de la police
• le 112 pour une urgence médicale

Pour de l’écoute et de l’accompagnement

Victime ou connaissance d’une victime, vous pouvez vous adresser à un professionnel de l’association SOS VIOL en contactant le numéro gratuit 0800/98.100 ou par mail à l’adresse info@sosviol.be (Tenus au secret professionnel et garantissant l’anonymat).

En France

Pour une urgence

téléphonez au 17 (police ou gendarmerie)

Pour de l’écoute et de l’accompagnement

appelez le 39 19 : Violences Femmes Info, numéro d’écoute national anonyme et gratuit, ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 (Appel ne figurant pas sur les factures de téléphone).
Il propose une écoute, une information, voire une orientation, aux femmes victimes de toutes formes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés.

Si je suis témoin ?

Je peux répondre et me confronter directement à la personne qui harcèle. Pour cela, il faut que je me sente physiquement en sécurité et que je vérifie que la victime l’est aussi.

Je peux essayer de distraire la personne pour interrompre le harcèlement. Par exemple, je peux demander l’heure, ou m’interposer entre le harceleur et la victime. Je peux également prétendre que je connais la victime pour que la personne qui harcèle soit prise au dépourvue.

Je peux essayer de déléguer en appelant une personne tierce pour m’aider (un.e professeur.e, un.e chauffeur.e de bus,…).

Si je ne peux pas agir sur le moment, je peux également aider la victime de harcèlement après les faits en m’assurant qu’elle va bien et en lui proposant mon aide.

Comment savoir si je harcèle

Conseils

– Être attentif.ve aux signes de mon interlocuteur.trice
– Accepter le refus
– Le consentement peut se retirer à n’importe quel moment, un oui peut devenir un non.
– Le phénomène de groupe amplifie le sentiment d’inconfort et d’insécurité de la personne abordée par le groupe.
– Remettre en question mon comportement en gardant à l’esprit que toutes les femmes subissent très TRÈS régulièrement des interpellations de harcèlement de rue.

Voici une vidéo qui est absolument à voir et très connue qui explique bien le consentement en analogie avec une tasse de thé :

Version originale en anglais

Version française

Inés Andrade Pascal

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