Pour moi, être féministe c’est d’abord prendre conscience des inégalités qui opposent les hommes et les femmes.
Ensuite, après en avoir pris conscience, il s’agit de remettre en question tout le modèle social sur lequel on a grandi, l’éducation que l’on a reçue, les comportements ou les paroles que l’on a pu avoir. Tout ce travail de remise en question est selon moi essentiel pour aborder le féminisme et lutter contre les inégalités et les violences que subissent les femmes, puisqu’il permet de prendre du recul et de percevoir la misogynie même dans ses aspects les moins évidents.
Ainsi, à titre d’exemple, si l’on porte aujourd’hui des soutiens-gorge, c’est parce qu’on nous a appris que nos seins tomberaient et qu’on ne serait donc pas jolies.
Mais pas jolies pour qui ? Pour les hommes.
Aucune étude ne démontre que les soutiens-gorge permettent d’empêcher les seins de tomber avec l’âge. On doit donc s’imposer d’en porter (parfois même au détriment de douleurs multiples) pour présenter une poitrine ronde, ferme et maintenue; ce qui correspond en réalité à des fantasmes masculins.
Le féminisme doit être présent à tous les niveaux : dans la sphère privée comme dans la sphère publique.
En effet, les femmes, du soutien-gorge au viol, en passant par les inégalités salariales, sont en permanence opprimées.
La charge mentale des femmes doit également être partagée avec les hommes : s’occuper des tâches ménagères ou aller chercher son enfant à l’école n’est pas qu’un devoir de femmes.
Être féministe, c’est donc vouloir changer la société pour que chacune soit enfin libre d’exister et de penser au même titre qu’un homme. Or, pour changer la société, il faut s’engager.
Le féminisme implique donc un investissement. Se révolter et refuser qu’on nous dise qu’on est vulgaire parce qu’on a décidé de porter une mini-jupe, ou parce que l’on voit nos tétons sous un vêtement, ce n’est pas anodin et cela participe à faire changer les stéréotypes misogynes.
Les hommes ont trop longtemps laissé les femmes hors de la vie politique, des décisions, pour pouvoir mieux les dominer et les faire taire. La misogynie vise ainsi à faire taire les femmes par de multiples oppressions (viols, interdiction de l’avortement, interdiction d’avoir un compte bancaire, interdiction de s’exprimer,…) pour qu’on ne les entende plus et que les hommes puissent les contrôler.
Le féminisme, c’est pour moi lutter contre la misogynie sous toutes ses formes, aussi anodines qu’on a pu nous faire penser qu’elles étaient.
Anna Cariou
Mais, partout dans le monde, de nombreuses femmes et filles sont toujours victimes de discrimination sur la base du sexe et du genre. Les inégalités de genre sous-tendent de nombreux problèmes qui touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles, comme les violences domestiques et sexuelles, les rémunérations plus faibles, le manque d’accès à l’éducation et les soins de santé insuffisants.